dimanche 20 janvier 2008

L'instituteur et le curé

La vocation de Sarkozy (voir la brève « La vocation de Sarkozy ») explique peut-être une autre déclaration du discours de Latran de Nicolas Sarkozy : « Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le le pasteur ou le curé, même s'il est important qu'il s'en approche, parce qu'il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d'un engagement porté par l'espérance » (voir le discours, p. 5). Si l'on suit la logique sarkozyenne, il faudrait donc distinguer les rôles : au prêtre, la formation morale pour expliquer à nos enfants ce qui est bien et ce qui est mal ; à l'instituteur la formation professionnelle pour leur donner un travail. Serait-ce à dire que tous ceux qui n'ont jamais parlé à un prêtre ne connaissent pas bien la différence entre le bien et le mal et ne sont donc pas tout à fait accomplis moralement ? La prise de position est lourde de conséquences potentielles...

F. R. B.

Voyages, voyages

On ne compte plus le nombre d'articles écrits sur le voyages de Nicolas Sarkozy. Il y a à prendre et à laisser. à prendre, selon moi, ce commentaire de Guy Birnbaum sur son blog. Ainsi que le suivant, sur le rapport quand même décidément malsain de Nicolas Sarkozy avec les journalistes :. On avait déjà eu quelque chose d'équivalent lors des vacances estivales aux états-Unis, avec un coup de gueule violent de celui qui venait d'être élu Président de la République. Quand Henri Guaino parle d'exercice de la fonction avec dignité...

B. B.

La vocation de Sarkozy

Les discours de Latran et de Ryad ont suscité de nombreux commentaires et de nombreuses critiques, sur lesquelles nous reviendrons dans un prochain numéro, accusant Nicolas Sarkozy de mettre en danger la laïcité. Mais il est un passage du discours de Latran du 20 décembre qui a été peu commenté et qui est pourtant assez instructif : c'est celui où Nicolas Sarkozy compare sa vocation de Président de la République à une vocation religieuse. S'adressant aux prêtres et aux séminaristes, il déclare « Sachez que nous avons au moins une chose en commun : c'est la vocation. [...] Je comprends que vous vous soyez sentis appelés par une force irrépressible qui venait de l'intérieur, parce que moi-même je ne me suis jamais assis pour me demander si j'allais faire ce que j'ai fait, je l'ai fait. Je comprends les sacrifices que vous faites pour répondre à votre vocation parce que moi-même je sais ceux que j'ai faits pour réaliser la mienne » (voir le discours, p. 5). C'est donc une « force irrépressible qui venait de l'intérieur » qui aurait fait de Sarkozy la bête politique qu'il est devenu et qui l'a porté à la Présidence de la République. On se demande ce qu'il entend par là exactement et jusqu'où cette force le mènera, mais on est heureux de savoir, quoi qu'il en soit, que Nicolas Sarkozy ne s'est jamais « assis » pour réfléchir sur ce qu'il voulait faire...

F. R. B.

Banlieues et « quartiers »

Au moment où Fadela Amara annonce des mesures pour les banlieues, où elle semble quelque peu désavouée par sa ministre de tutelle Christine Boutin, où on ne sait pas vraiment ce qu'en pense Nicolas Sarkozy (qui devait présenter le plan avec Fadela, mais qui finalement le fera plus tard), je vous conseille la lecture d'un ouvrage lumineux de Robert Castel sur la situation dans « les quartiers ». Il s'intitule La Discrimination négative (Paris, Seuil « La République des idées », 2007). C'est court et très stimulant.

B. B.

Sarkozy prévoit la victoire de la gauche en 2012

Nicolas Sarkozy semble envisager de ne pas se représenter en 2012, estimant déjà que la droite ne l'emportera pas lors de la prochaine élection présidentielle. Comme le rapporte Le Canard enchaîné du 12 décembre, il a déclaré devant des sénateurs UDF qui étaient venus le soutenir : « La droite a gagné trois fois de suite. En 2012, ce serait la quatrième. Je vous le dis : la prochaine fois, ce sera le tour de la gauche. » Reste à savoir comment Nicolas Sarkozy pense s'en sortir personnellement face à cet échec annoncé par lui-même : fera-t-il réformer la Constitution pour rendre obligatoire le mandat présidentiel unique (dans son style « coup d'éclat ») ou votera-t-il en 2012 pour le candidat socialiste (dans le style « ouverture ») ?

F. R. B.