mercredi 30 avril 2008

Les droits de l'homme et Sarkozy, ça fait toujours deux

On en viendrait à ne plus être surpris... Après la visite de Khadafi, les félicitations à Vladimir Poutine, les atermoiements sur le Tibet, Nicolas Sarkozy a déclaré lors de son récent voyage en Tunisie : "Aujourd'hui, l'espace des libertés progresse. Ce sont des signaux encourageants que je veux saluer". En général, les chefs de l'Etat en visite en Tunisie se contentaient au mieux de ne pas parler de ce sujet qui fâche (c'était la spécialité de Jacques Chirac). Et les associations de droits de l'homme ne semblent pas voir ces progrès. Peut-être Nicolas Sarkozy a-t-il d'autres informations : il aurait alors dû être plus précis. Peut-être est-ce encore une forme de la "rupture" : non plus occulter les vérités gênantes, mais affirmer des mensonges éhontés pour faire plaisir à son hôte. A vrai dire, c'est assez détestable.

B.B.

vendredi 25 avril 2008

À propos du RSA, de nouveau

Pour une discussion des enjeux du RSA, au-delà des problèmes de calendrier et d'enveloppe budgétaire, on peut signaler cet article de Dominique Méda sur le site de La vie des Idées. Il ouvre une série qui fera intervenir sociologues, économistes, historiens. À suivre.

S. C.

vendredi 18 avril 2008

La droite contre les familles ?

Le gouvernement avait d'abord annoncé que l'Etat ne financerait plus la carte famille nombreuse ; puis il s'était rétracté. Mais il n'a pas fallu attendre longtemps pour qu'une nouvelle mesure du même type voit le jour : par une savante modification, les allocations familiales vont être légèrement rognées. A nouveau, le gouvernement a l'air de se raviser. De deux chose l'une : soit on décide de dire, et on l'explique, que la politique familiale actuelle est injuste (c'est sans doute assez vrai), ou inefficace (ce qui semble assez contestable, car la France est même passée devant l'Irlande en nombre d'enfants par femme) ; soit le gouvernement navigue à vue, sans vision générale, ou plutôt avec pour seul projet politique la réduction d'un déficit qu'ils ont récemment contribué à creuser avec le paquet fiscal...

B.B.

L'histoire à nouveau en ligne de mire

Parce qu'il n'est jamais trop tard pour s'informer et réagir, je vous renvoie à cet article du Monde (mais d'autres sites en parlent aussi) concernant le projet de loi visant à modifier l'accès aux archives nationales. Pour un propos plus engagé, qui met la question en perspective, voir cette tribune de Vincent Duclert. Examen à l'Assemblée nationale à partir du 29 avril.
B.B.

mardi 15 avril 2008

Faut-il baisser le nombre de profs?

Des manifestations de lycéens se multiplient pour contester la suppression de postes de professeurs et la fermeture de classes. Le ministre de l'éducation nationale, Xavier Darcos, répond que le nombre d'élèves diminue, et que la baisse du nombre de profs n'est que relatif à cette baisse d'effectif. Qui a raison ? Allez voir l'analyse publiée sur le site Politique.net. C'est assez édifiant... (et on attend la suite : est-il indifférent qu'une classe ait 25 ou 35 élèves ?).
B. B.

jeudi 10 avril 2008

L'Elysée n'applique pas la rigueur à son propre fonctionnement

A l'heure où la Revue Générale des Politiques Publiques traque le gaspillage dans les administrations (ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi), à l'heure où la carte Famille nombreuse ne sera plus remboursée par l'Etat (ce qui est plus discutable), Nicolas Sarkozy et ses collaborateurs ne semblent pas prêts à faire les mêmes sacrifices.
Comment être crédible après, quand on justifie un "requalibrage" du Revenu de Solidarité Active (destiné aux plus pauvres) au nom des contraintes budgétaires ?

B. B.

samedi 5 avril 2008

L’électeur antidaté Sarkozy

Nicolas Sarkozy a voté aux municipales, non pas à Neuilly comme depuis trente ans, mais dans le 8e arrondissement, son lieu de résidence présidentielle. Pour cela, il a dû se réinscrire comme tout le monde sur les listes électorales de sa nouvelle commune. Or, nous savons tous que la dernière limite pour s’inscrire ou changer de lieu de vote est fixée au 31 décembre de l’année précédant le scrutin. Mais Nicolas Sarkozy et ses conseillers semblent avoir oublié ce petit détail, puisqu’ils ont dû demander à la Mairie du 8e un petit « arrangement » : début janvier, le 3 et le 4, deux émissaires de l’Elysée se sont occupé de faire inscrire le Président sur les listes du 8e, mais en antidatant les documents, signés ensuite par le Président, pour qu’ils rentrent dans les délais légaux (voir Le Canard Enchaîné du 2 avril 2008). En échange, le maire du 8e, François Lebel (qui a protesté lorsqu'il a été mis au courant) a obtenu l'assurance qu'il célèbrerait le mariage de Nicolas et Carla, ainsi que le soutien officieux de Sarkozy lors des municipales, contre le candidat officiel de l'UMP.

Pourquoi prendre ce risque légal et commettre ce délit (« faux en écritures publiques ») qui est passible selon le Code pénal de 7 ans de prison ? Tout simplement pour s’assurer que Nicolas Sarkozy pourrait bien voter : n’ayant plus aucune attache administrative à Neuilly, n’importe quel électeur aurait pu le faire radier des listes, entre le 10 et 20 janvier, comme le prévoit le Code électoral. L’avidité civique de Nicolas Sarkozy lui fait honneur, espérons seulement qu’il soit plus à cheval sur les autres lois de la République…

F.R.B.

mardi 1 avril 2008

Faut-il réformer le smic?

Signalée par un article de Médiapart, cette note de l'économiste Philippe Askenazy offre, sous forme de questions-réponses, un argumentaire intéressant et fort utile sur la question du salaire minimum français, et la pertinence de sa réforme en une période d'inégalités croissantes.

S.C.